À la rencontre de Fawzia Mirza
Fawzia Mirza a emprunté quantité de chemins divergents et pris d’innombrables décisions difficiles avant de se rendre compte qu’elle était destinée à faire des films — et qu’en plus, elle était douée!

Son premier long-métrage, The Queen of My Dreams, met en scène Azra (Amrit Kaur), femme queer qui se rend au Pakistan à la suite du décès inattendu de son père. Elle se retrouve rapidement plongée dans une aventure bollywoodienne où s’entremêlent les aventures du passé. Tantôt réels, tantôt imaginaires, ses souvenirs alternent entre ses expériences d’adolescente en Nouvelle-Écosse et la jeunesse de sa mère (Nimra Bucha), femme conservatrice, dans la Karachi des années 60.
« Ce film est inspiré de mon tout premier court-métrage aussi intitulé The Queen of My Dreams (2012), explique Fawzia Mirza depuis Palm Springs, où elle fait partie du jury du Palm Springs Short Film Festival. Dans ce court, je revenais sur ma sortie tardive du placard. Je me demandais si cʼétait possible pour moi d’être queer et musulmane, tout en continuant à nourrir mon affection pour les films d’amour de Bollywood et de l’Asie du Sud. »

Née à London, en Ontario, Fawzia Mirza a grandi à Sydney, en Nouvelle-Écosse. Plus tard, elle a déménagé à Chicago pour étudier le droit. C’est là qu’elle a écrit (et joué dans) une pièce intitulée Me, My Mom & Sharmila. Bien qu’elle l’ait présentée en tournée, elle ne se sentait pas prête à vivre une vraie vie d’artiste.
« J’étais avocate depuis à peine trois ans, tout en étant actrice; je pratiquais le droit le jour, et je jouais le soir. Disons que mon univers était fait de personnalités et d’identités complexes », lance-t-elle en riant.
C’est finalement la créativité qui l’a emporté. Au cours de la dernière décennie, Fawzia Mirza a écrit, réalisé et produit une douzaine de courts-métrages, d’épisodes et dʼémissions sur Tik Tok. Lorsqu’est venu le temps de réaliser The Queen of My Dreams, elle a cependant eu un doute.

« Je croyais que je n’avais ni l’expertise ni les connaissances techniques, et que je ne maîtrisais pas le langage », se souvient-elle. Des scénaristes l’ont convaincue du contraire. « Ils m’ont dit : “Pourquoi tu ne le réaliserais pas toi-même ce film? Tu parles exactement comme une réalisatrice.” »
Après avoir soumis un scénario solide et engagé des interprètes, Fawzia Mirza a reçu du financement de la part du FMC par l’entremise du Programme pilote destiné aux communautés racisées. Cette aide lui a permis de donner vie à son projet.
C’est une fois derrière les caméras que Fawzia Mirza s’est rendu compte qu’elle était précisément là où elle devait être. « Je ne pouvais pas m’imaginer faire quoi que ce soit d’autre, avoue-t-elle. J’ai compris que c’était ma vocation, que j’étais sur le bon chemin. J’avais trouvé la chose que j’étais destinée à accomplir. »