Guide du créateur vidéo : Facebook ou YouTube?
Facebook récolte maintenant davantage de visionnements vidéo par mois que YouTube. S’agit-il pour autant du meilleur support pour mettre votre contenu en valeur? Voici un guide sur la mise en ligne de contenu vidéo sur les deux plateformes.
Si vous utilisez Facebook de façon assidue, vous avez probablement remarqué une hausse du nombre de vidéos natives défilant dans votre fil d’actualité. Le PDG et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a affirmé que la vidéo représentait une importante priorité pour le réseau social en 2015.
Des experts soutiennent que Facebook commence à livrer une réelle concurrence à YouTube. Des données provenant de comScore (voir ci-dessous) indiquent que Facebook dépasse maintenant YouTube pour ce qui est du nombre de vidéos visionnées chaque mois. Maintenant que Facebook offre une fonction de lecture vidéo automatique par défaut, il n’est pas surprenant que le nombre de visionnements a monté en flèche.
Les deux services suscitent de nombreux débats, mais les créateurs doivent néanmoins tenir compte de différences majeures entre les deux plateformes avant d’arrêter leur choix sur l’une ou l’autre. Voici ces différences en rafale :
Narration c. marketing
Les deux plateformes sont fondamentalement des outils de marketing. Depuis le contenu lui-même jusqu’aux publicités qu’on vous présente avant, pendant et après le visionnement d’une vidéo, tout gravite autour du développement de la notoriété de votre marque, série Web ou profil personnel.
D’une perspective strictement narrative, YouTube permet aux créateurs de jouer le rôle de narrateur. Si le travail est bien fait, la chaîne et le nombre de visionnements connaîtront une croissance organique. La possibilité de s’abonner aux chaînes YouTube représente aussi un puissant outil pouvant donner l’impression aux adeptes qu’ils ont la possibilité de suivre l’œuvre d’un créateur.
En suivant les stratégies et conseils proposés dans le Guide du créateur de YouTube, les créateurs peuvent mobiliser des auditoires engagés qui en redemanderont constamment plus.
Il peut s’avérer plus difficile d’utiliser Facebook à des fins narratives. À l’heure actuelle, la plateforme sociale utilise son algorithme de partage pour livrer des vidéos et permettre un plus grand rayonnement du contenu vidéo que ne permettent des images ou des mises à jour texte. Par conséquent, le contenu autonome – comme les vidéos Buzzfeed – reçoit beaucoup d’attention.
Le fil d’actualité de Facebook est efficace pour donner de la visibilité à des vidéos individuelles, mais il ne fonctionne pas aussi bien lorsqu’il est question de se constituer un auditoire de fidèles. Une vidéo à succès ne se traduira pas nécessairement par des mentions « J’aime » ou des visionnements répétés des vidéos faisant suite à la première.
Le réseau social a l’avantage sur YouTube en termes de visionnements pour l’instant, mais comme nous l’enseigne l’histoire, Facebook a la tendance notoire de modifier son algorithme pour dicter qui peut voir le contenu mis en ligne. Ainsi, l’actuelle montée en flèche du nombre de visionnements pourrait nuire à l’efficacité de Facebook à plus long terme.
Accessibilité
Non seulement YouTube représente le deuxième moteur de recherche en importance, mais aussi il est la propriété de Google. Cela signifie que vous pouvez facilement accéder à du contenu YouTube depuis à la fois YouTube et Google. À long terme, la possibilité d’accéder à du contenu moins récent devient une arme extrêmement puissante.
Dans cette optique, c’est dans l’intérêt des créateurs de produire du contenu partageable qui est facile à trouver et qui risque de demeurer accessible à la lumière de futures tendances en matière de recherche de contenu.
À l’instar de Facebook, les limites de YouTube sont évidentes. Vous ne voyez que les vidéos affichées dans le haut de votre fil d’actualité. Une fois que le battage a passé, elles se perdent dans le trou noir de contenu de Facebook. Il est très difficile de chercher et trouver des vidéos mises en ligne dans le passé.
Inciter les internautes à visionner le contenu
Sur YouTube, la clé pour inciter les gens à visionner son contenu consiste à inclure une miniature et un titre qui captent l’attention.
Sur Facebook, les créateurs doivent mettre le paquet sur les trois premières secondes de l’élément de contenu en raison du réglage par défaut de la plateforme : vidéo native en lecture automatique sans audio. De toute évidence, cela fausse la donne, mais c’est quelque chose que les créateurs doivent savoir. Ce sont donc les premières secondes de contenu sans audio qui inciteront l’internaute à s’arrêter pour visionner le contenu et à le partager par la suite.
Création et monétisation
Depuis quelques années maintenant, YouTube fait un travail formidable à encourager les créateurs qui utilisent sa plateforme. Le revenu généré par le Programme Partenaire, ses studios et la formation qu’offre la plateforme aux créateurs ont grandement contribué à améliorer la qualité du contenu présenté sur la plateforme. Malgré cela, il faut évidemment des années de dévouement et un système très bien rodé pour réaliser un bénéfice quantifiable au moyen du Programme Partenaire de YouTube.
La plupart des créateurs décident de solliciter l’aide directe de leurs adeptes en lançant des campagnes de financement collectif sur Kickstarter ou Patreon. De plus, ils utilisent leur influence virtuelle pour proposer des applis génératrices de revenus et pour commercialiser des livres.
Quant à Facebook, il ne propose actuellement aucun programme de partenariat aux créateurs. Par conséquent, Facebook récolte la totalité des recettes générées par la présentation de publicités pendant la diffusion de contenu vidéo ou en marge de ce contenu.
Piratage
Facebook est actuellement un foyer de prolifération de vidéos piratées (en anglais, Facebook Freebooting). Cette pratique consiste à puiser du contenu d’une autre plateforme (dans ce cas-ci de YouTube) et de le télécharger vers Facebook sans mention de son créateur dans l’espoir de générer des visionnements, et ce, malgré l’absence de production de revenus. Cette pratique tient compte d’un nombre élevé de visionnements dont se vante Facebook et représente un problème de taille pour les créateurs et les propriétaires de contenu.
Contrairement à YouTube, Facebook n’utilise aucun système d’identification du contenu, faisant en sorte qu’il est d’une facilité déconcertante d’y mettre en ligne du contenu piraté. Il est important que les créateurs le sachent afin qu’ils puissent demeurer aux aguets de contenu piraté et dénoncer le piratage de contenu.
La course vers le sommet
Les statistiques ne mentent pas. Facebook gagne actuellement la course des vidéos en ligne. Les raisons sont évidentes : 1,3 milliard d’utilisateurs, un algorithme social très puissant et la fonction de lecture automatique.
En dépit de la popularité croissante de Facebook, la plateforme est affligée de nombreuses lacunes. Bien qu’elle représente actuellement une plateforme idéale pour la mise en ligne de contenu de petite taille qui ne dépend que d’un ascenseur social (ex. des vidéos BuzzFeed), c’est aussi un foyer de prolifération de contenu piraté et un moteur de recherche peu efficace.
Jusqu’à nouvel ordre, YouTube demeure la plateforme idéale pour la mise en ligne de nouveau contenu et pour bâtir un auditoire et une notoriété pour sa marque, et ce, malgré le fait que la plateforme est très encombrée (300 heures de contenu vidéo y sont mises en ligne chaque minute) et qu’elle repose sur un algorithme social inefficace.