La scène africaine du cinéma et de la télé : drames politiques, Russell Peters et la téléréalité
Que fait Russell Peters en Afrique du Sud jouant le rôle d’un policier canadien? Il participe à une des nombreuses productions qui témoignent du succès du partenariat entre le Grand Nord blanc et le pays le plus méridional du continent africain.
Lorsque les gens pensent aux industries cinématographique et télévisuelle de l’Afrique, ils ont probablement en tête des visions d’émissions sur les safaris et la faune exotique ou encore des films nigériens réalisés par « Nollywood », une véritable machine du divertissement qui produit plus de 50 longs-métrages chaque semaine.
Bien entendu, il y a beaucoup plus à cette industrie sur un continent actuellement habité par quelque 1,2 milliard de personnes. C’est pour cette raison que nous avons produit deux fiches d’information qui examinent en détail plusieurs marchés clés d’Afrique incluant celui de l’Afrique du Sud (les liens vers les PDF sont fournis à la fin du présent billet).
Le Canada et l’Afrique du Sud : partenaires depuis 20 ans
En 2017, le Canada et l’Afrique du Sud célébraient le 20e anniversaire de leur traité de coproduction de films et d’émissions de télévision. Plus de deux douzaines de productions témoignent du succès de ce traité. Parmi les grandes productions issues de ce partenariat, mentionnons le documentaire Five Roads to Freedom: From Apartheid To The World Cup, la série animée Caillou V et le drame historique Winnie.
Une entreprise canadienne qui a développé une solide relation avec l’industrie sud-africaine du divertissement est la torontoise Blue Ice Pictures. En 2011, cette dernière a acheté Out of Africa Entertainment de Cape Town. La fusion de ces deux entités ainsi qu’un investissement subséquent dans la société de production Blue Afrika ont fait de Blue Ice la plus importante société de production en Afrique du Sud.
Par ailleurs, le pittoresque pays entouré de deux océans abrite aujourd’hui des installations de studio qui rivalisent celles de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Par conséquent, des productions destinées aux marchés intérieur et international sont maintenant issues de villes comme Johannesburg, Durban et Cape Town.
Lance Samuels de Blue Ice a été un témoin privilégié de l’extraordinaire boom du secteur sud-africain des services. Ce boom découle de mesures incitatives comme le crédit d’impôt offert depuis 2004, des traités de coproduction comme celui avec le Canada ainsi que du phénomène de la mondialisation des marchés.
« Oui, l’Afrique du Sud est à 18 heures d’avion pour la plupart, mais un producteur se rendra là où on lui offre la remise la plus élevée sur chaque dollar qu’il dépense. »
- Lance Samuels, Blue Ice
Un récent projet piloté par Blue Ice sous l’égide du traité de coproduction entre le Canada et l’Afrique du Sud est The Indian Detective, produite pour Bell au Canada et pour Netflix en Afrique du Sud. Cette minisérie met en vedette Russell Peters dans le rôle d’un policier de Toronto qui rend visite à son père en Inde et finit par se trouver au cœur d’une enquête sur un meurtre. The Indian Detective a fait ses débuts sur les ondes de CTV en 2017-2018.
Téléréalité localisée : parmi les émissions les plus populaires en Afrique
Ailleurs sur le continent africain, les industries des médias et du divertissement évoluent à des degrés variables. Des centaines de millions de personnes jouissent maintenant de la connectivité grâce à leur appareil mobile et ont accès à du contenu importé.
Le contenu télévisuel diffusé dans la plupart des pays africains est un mélange d’émissions produites localement et d’émissions et de films de provenance étrangère, mais c’est surtout la téléréalité qui est extrêmement populaire. Des versions localisées de populaires formats comme The Voice, Africa’s Got Talent et Big Brother Africa sont regardées dans plus d’une douzaine de pays. On rapporte notamment que Big Brother Africa est l’émission de télévision la plus regardée dans toute l’Afrique.
L’Afrique est aujourd’hui le marché où la téléphonie mobile gagne le plus rapidement en popularité sur la planète et une majorité de la population du continent accède à Internet par des appareils mobiles. Néanmoins, le taux de pénétration d’Internet varie grandement d’un pays à un autre.
Des pays comme le Burundi, le Niger, la Sierra Leone et la Somalie affichent des taux de pénétration d’Internet qui varient entre 2 % et 5 %, tandis que le Maroc et le Nigéria ont un taux de pénétration d’Internet d’environ 50 %. Le pays d’Afrique qui mène le bal en matière de pénétration d’Internet est le Kenya (taux d’environ 80 %).
Pour plus d’information sur le paysage actuel des médias et du divertissement dans certains pays d’Afrique, cliquez ici. Pour en savoir plus sur l’état de l’industrie sud-africaine, cliquez ici.