Pleins feux sur Danis Goulet
Une fiction futuriste sur les pensionnats autochtones ? C’est ce que nous propose la réalisatrice et scénariste crie-métisse Danis Goulet, originaire de la Saskatchewan.
En septembre, cette Torontoise d’adoption présente son tout premier long métrage, Night Raiders, au Festival international du film de Toronto. Soutenue par le FMC, cette coproduction Canada–Nouvelle-Zélande raconte l’histoire d’une Autochtone qui tente de sauver sa fille en voulant pénétrer, avec une équipe secrète de miliciens, dans une académie pour enfants contrôlée par le gouvernement. « Tous les événements dans ce film se sont déjà produits au cours de notre Histoire, explique Danis. La réalité, notamment liée aux répercussions des politiques coloniales sur les peuples autochtones, est seulement transpose dans un futur dystopique. »
Pendant qu’elle écrivait le scénario, Danis a suivi avec beaucoup d’attention les audiences de la Commission de vérité et réconciliation, en plus de jeter un oeil constant à l’actualité. Elle est consciente que Night Raiders fait écho à un récent drame collectif : la découverte de milliers de tombes anonymes près d’anciens pensionnats autochtones. « Endeuillées, nos communautés connaissent cette vérité depuis longtemps. J’espère que les découvertes ouvriront, une fois pour toutes, les yeux de la population. »
Parlant habilement le cri, Danis enseigne dans des camps d’immersion cris, en plus d’interagir régulièrement avec d’autres apprenants de sa langue amérindienne. Engagée, elle fait rayonner les peuples autochtones sur nos écrans. Selon elle, le cinéma de genre peut ainsi devenir un excellent « éveilleur de consciences ».