Au secours de Béatrice

Parfois, la vie nous confronte à toutes sortes d’épreuves et de défis. C’est le cas de l’urgentologue Béatrice Clément, personnage principal de la série Au secours de Béatrice. Elle doit faire face, chaque semaine, à de grandes contrariétés. Et tout comme elle, ses créateurs ont dû faire preuve d’une grande ténacité pour que cette série soit enfin présentée à l’écran. Une leçon de persévérance et d’espoir qui dépasse largement la fiction.

L’action d’Au secours de Béatrice tourne autour de cette spécialiste de la salle d’urgence; une femme pleine de nuances, de contradictions et d’ambiguïtés. Béatrice doit composer avec un travail stressant, un ex-mari trop présent, un jeune résident qui veut la séduire, un père contrôlant et un psychologue qui la pousse à voir plus loin qu’elle le voudrait.


Francine Tougas, scénariste (© Sarah Scott)

Il aura fallu presque deux décennies à l’auteure et scénariste Francine Tougas pour achever la rédaction de son roman Les mardis de Béatrice, qui a servi d’inspiration à la série télé. C’est après avoir lu ce roman, il y a environ 10 ans, que l’actrice, réalisatrice et productrice Sophie Lorain a vu le potentiel télévisuel de ce récit. Cependant, les droits n’étaient pas disponibles à l’époque. C’est environ deux ans plus tard, après une occasion manquée avec une autre équipe, que Francine Tougas s’est tournée vers Sophie Lorain pour qu’elle soit la productrice de la série. Ensemble, elles ont développé un angle télévisuel intéressant pour cette histoire qui, au départ, ne se passait qu’en huis clos entre le psychologue et sa patiente. Elles ont donc créé un univers pour les personnages, à partir des rencontres avec le psychologue qui sont décrites dans le roman. Le personnage de Béatrice Clément, qui travaillait dans le monde de la publicité dans le livre, est donc devenu urgentologue pour les besoins de la série.

C’est la maison de production télévisuelle Attraction Images, avec qui Sophie Lorain avait déjà travaillé à la réalisation de la série La Galère, qui a été choisie pour concrétiser le projet. Mais le travail ne faisait que commencer pour mesdames Lorain et Tougas. Après une première phase de développement avec le diffuseur TVA, l’équipe a produit quelques épisodes en format de 30 minutes, mais TVA a dû abandonner le projet, faute de budget. Imperturbable, la productrice Sophie Lorain est allée frapper à la porte d’un autre diffuseur, Radio-Canada, qui a demandé à ce que le projet soit complètement revu, mais la série n’a pas été retenue cette année-là. Malgré tout, l’équipe a gardé le cap. Après un concours de circonstances et grâce à une opportunité saisie au moment propice, l’équipe de TVA a pu finalement reprendre le projet en lui attribuant une case horaire d’une heure. Il a donc fallu revisiter le projet en entier, une troisième fois, pour faire des épisodes plus longs avec des budgets et des délais extrêmement serrés. Dans ce contexte, l’apport du Fonds des médias du Canada (FMC) a été essentiel à ce que Béatrice soit portée à l’écran.


Sophie Lorain dans le rôle de Béatrice Clément dans Au secours de Béatrice (© Attraction Images Inc./Pierre Ceépô)

Malgré des moyens restreints, la productrice n’a pas voulu laisser tomber le côté cinématographique de la série. La signature visuelle a été soigneusement travaillée pour différencier l’univers hospitalier de celui du cabinet du psychologue, tout en préservant une qualité d’image digne des plus belles séries à gros budget. Tout comme l’aspect visuel, la distribution vient, elle aussi, envelopper les textes de Francine Tougas avec une grande finesse. C’est d’ailleurs Sophie Lorain qui tient le rôle principal de Béatrice! Être à la fois productrice et actrice principale d’une série représente un travail colossal pour une seule personne. En plus de donner vie au personnage, madame Lorain doit constamment veiller à ce que la qualité de la production, à tous les niveaux, soit respectée. Un défi relevé haut la main puisque cette qualité se remarque. En effet, aux Gémeaux 2015, dans la catégorie Série dramatique annuelle, Sophie Lorain a remporté le prix de Meilleur premier rôle féminin; et Francine Tougas, le prix du Meilleur texte. Au secours de Béatrice a d’ailleurs été achetée par le diffuseur international TV5, permettant une visibilité de la série à travers toute la francophonie. Ces accomplissements sont une grande source de fierté pour l’équipe de production.

Mais au-delà de l’aspect technique, qui confère une signature toute particulière à la série, c’est surtout le propos abordé dans Au secours de Béatrice qui a su toucher le plus le cœur du public. Alors que le thème de la santé mentale peut rejoindre tout le monde, il est rarement traité directement dans les séries de fiction. C’était donc un grand risque à prendre, autant pour les producteurs que les diffuseurs, que de présenter une femme anxieuse à la télévision.


Sophie Lorain et la distribution de Au secours de Béatrice (© Attraction Images Inc.)

Aussi, ce n’est pas par hasard si l’environnement professionnel de Béatrice, choisi pour la série, est le domaine hospitalier. Au moment du développement de projet, Sophie Lorain a été interpellée par divers articles parus dans les journaux qui mentionnaient que les médecins pouvaient mettre dix ans, en moyenne, avant d’aller consulter pour un trouble de santé mentale. Ainsi, en décidant de présenter un personnage de médecin qui a des problèmes de santé mentale et qui est réfractaire à se faire soigner, la série touche à une réalité très concrète à laquelle le public peut facilement s’identifier. Et la réponse a été fulgurante. Dès la diffusion du premier épisode, présenté le 10 septembre 2014 à TVA, plus de 1,3 millions de téléspectateurs étaient présents pour suivre les déboires de Béatrice.


Plateau de tournage de la série Au secours de Béatrice (© Attraction Images Inc./Pierre Ceépô)

Produire une série qui n’a rien de traditionnel, ni dans son fond ni dans sa forme; et réussir à être accepté d’un large public, si rapidement, sur une chaine populaire est déjà une réussite exceptionnelle en soi. Mais, en fin de compte, c’est l’effervescence sur les réseaux sociaux qui a le plus souligné à quel point cette série a eu un impact important. Sans s’en rendre compte, à travers la poésie de Béatrice, les créateurs ont fait un certain travail d’éducation et ont permis une ouverture sur un sujet parfois difficile. En réponse, l’équipe a créé une série de vidéos présentant des ressources et des outils pour aider les gens à mieux vivre avec la maladie mentale.

Au secours de Béatrice devait être une petite série, mais elle aura permis d’accomplir de grandes choses. Si on combine le temps d’écriture du roman de Francine Tougas, et le temps de conception de la série avec Sophie Lorain, on cumule plus de 25 ans de travail avant de voir Béatrice Clément à l’écran. Il aura fallu faire preuve d’une ténacité et d’une conviction sans bornes pour réaliser ce projet. Cette persévérance se reflète dans les personnages de la série qui tiennent bon, malgré les difficultés … et cet espoir est désormais porté par les nombreux admirateurs de Béatrice.

Vous pouvez rejoindre Béatrice via sa communauté Facebook et son site officiel! Revoyez la série sur DVD, TVA et en ligne, sur illico. De nouveaux épisodes seront disponibles dès le 14 septembre à 20h, sur TVA.

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