Étude sur les familles canadiennes et la télévision à l’ère numérique
Télévision : chronique d’une mort annoncée...vraiment? Le FMC appuie une étude sur les familles canadiennes et la télévision à l’ère numérique
Montréal, le 14 novembre 2012 – Non seulement la télévision n’est pas en voie de disparition, mais elle a un impact social rassembleur sur la famille nucléaire d’un océan à l’autre. C’est la conclusion principale à laquelle arrive une étude pancanadienne - intitulée Et les enfants dans tout ça? (PDF 2MB) - sur les habitudes d’écoute télévisuelle de familles comptant au moins un enfant âgé entre 9 et 12 ans. Cette étude a été réalisée par une équipe de chercheurs dirigée par André H. Caron, professeur de communication à l’Université de Montréal et directeur du Groupe de recherche sur les jeunes et les médias (GRJM).
«Les jeunes Canadiens d’aujourd’hui évoluent dans un monde différent de celui qu’ont connu les générations précédentes. Dans ce contexte, plusieurs observateurs bien branchés ont prédit la mort prochaine de la télévision, explique le professeur Caron. Nous avons voulu vérifier la véracité de cette affirmation et sommes donc allés à la rencontre de 80 familles distinctes (soit plus de 200 participants) pour connaître la place qu’occupe désormais cet écran qui a façonné tant d’enfances depuis son avènement. »
Présentation de l’étude
Cette étude, qui a été réalisée sur trois ans, s’est déployée en deux temps. Au cours de la première phase, plus de 500 émissions jeunesse de la télévision canadienne ont été analysées. Les résultats publiés en 2010 ont démontré une qualité certaine pour les productions canadiennes. Par contre, elle a aussi révélé d’importantes lacunes quant à la disponibilité et à la diversité de ces émissions expressément destinées aux enfants âgés entre 9 et 12 ans.
La seconde phase de l’étude a consisté en un examen en profondeur de l’appropriation des médias et de leur contenu par les familles et les enfants : outre le rôle, la perception et l’influence de la télévision et de son contenu, l’étude a examiné comment les enfants utilisaient les nouveaux médias à écran tels que l’ordinateur, les consoles de jeux vidéo et les téléphones intelligents. Suivant cette approche, des familles canadiennes ont été interrogées dans leur environnement quotidien (leur domicile) dans 5 villes canadiennes, soit St John’s, Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver. Les chercheurs ont aussi utilisé la méthode des groupes de discussion, composés respectivement d’enfants, de pères, de mères et de jeunes adolescents dans chacune des villes.
Résultats : faits saillants
« Le soir, quand on s’assoit ensemble, c’est l’heure de la télé en famille. »
Les résultats de l’étude démontrent que la télévision reste, comme par le passé, la plateforme médiatique la mieux adaptée pour vivre une expérience familiale dans les cinq régions canadiennes visitées. Les familles continuent de lui attribuer de la valeur et de l’importance. Les résultats suggèrent aussi que les deuxièmes écrans, (tablette électronique, téléphone intelligent, etc.) ne connaissent pas encore pour ce groupe d’âge un usage généralisé et ne constituent pas une menace pour la télévision : si présents, ils sont complémentaires à son utilisation. Les enfants et parents interrogés d’un océan à l’autre jugent donc que la télévision est loin d’être menacée d’extinction, étant le seul écran de la maison qui, par ses dimensions, permet à tous les membres de la famille de se rassembler et de regarder leurs émissions préférées.
L’étude a aussi mis en lumière des différences régionales quant aux contenus et aux pratiques entourant l’utilisation de la télévision. Par exemple, c’est à St John’s (Terre-Neuve) qu’on retrouve le plus grand nombre d’heures passées devant la télé, tout en ayant le meilleur équilibre avec le temps consacré aux activités de plein air. À Calgary, l’approche des parents était de loin la plus traditionnelle et leurs interventions quant au choix d’émissions et du nombre d’heures d’écoute plus fréquentes. Au Québec, on a noté le souhait des parents d’avoir plus d’émissions pour les 9 à 12 ans et, de préférence, d’origine québécoise.
Contenus canadiens : les enfants sont-ils fidèles ou infidèles?
Il ressort aussi que les parents se questionnent concernant le peu de contenu offert à leurs enfants. « En effet, de l’âge préscolaire jusqu’à environ 7-8 ans, les enfants sont relativement fidèles aux émissions canadiennes puisque les producteurs d’ici leur offrent une variété d’émissions, reconnue comme étant de qualité. Par la suite, il se crée une sorte de vide, les contenus canadiens pour ce groupe d’âge se faisant de plus en plus rares», déplore André H. Caron. Ainsi, leur fidélité à la télévision canadienne s’étiole avec le temps. «Pourtant, le moment où les enfants traversent la période de leur 9 à12 ans est propice pour ranimer leur intérêt envers des programmes de télévision canadienne puisqu’ils aspirent encore à passer du temps en famille et chérissent ces moments de proximité à regarder la télévision avec leurs proches. Pour les producteurs d’ici, il en va de la fidélisation à long terme des Canadiens à l’égard de la télé « made in Canada », de conclure le chercheur.
À propos de cette étude
L’étude Et les enfants dans tout ça? est une initiative de l’Alliance Médias Jeunesse (AMJ) et a été soutenue et financée par Bell Média. La traduction de l’étude a été financée par le Fonds des médias du Canada, qui a aussi contribué à sa diffusion. Depuis plus de trente ans, l’AMJ a suivi de près la qualité de la télévision jeunesse canadienne et celle de tous les autres contenus sur écran destinés aux enfants.
Chercheurs principaux : André H. Caron Ed.D. Jennie M. Hwang Ph.D. et Elizabeth McPhedran B.A.
Collaborateurs : Catherine Mathys B.Sc. Pierre-Luc Chabot B.Sc. Ninozka Marrder B.A.A. Boris H.J.M. Brummans, Ph.D. et Letizia Caronia, Ph.D.
Le rapport synthèse de l’étude est disponible en ligne sur le site de l’Alliance Médias Jeunesse : www.ymamj.org/etude ainsi que sur le site du Fonds des médias du Canada en cliquant ici (PDF 520KB).
À propos du Fonds des médias du Canada
Par l’entremise d’un soutien financier et de recherches sur l’industrie, le Fonds des médias du Canada encourage la création et la promotion de contenus canadiens populaires et novateurs ainsi que d’applications logicielles innovantes à l’intention de plateformes numériques actuelles et émergentes. Créé par les distributeurs de services par câble et par satellite ainsi que par le gouvernement du Canada, le FMC a pour objectif de relier les Canadiens aux différentes manifestations de leur créativité ainsi qu’entre eux et au reste du monde.
Le FMC publie Canadaalecran.ca, un site conçu pour présenter et célébrer les talents créatifs et les productions télévisuelles et médias numériques du Canada, allant des productions pour la télévision aux jeux, en passant par le contenu Web, les logiciels et les applications.
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Pour une entrevue avec le professeur André H. Caron, communiquez avec:
Julie Gazaille, attachée de presse
Université de Montréal, j.cordeau-gazaille@umontreal.ca ou 514 343-6796
Pour obtenir le rapport complet de l’étude, communiquez avec :
Lyne Côté, événements spéciaux et communications
Alliance Médias Jeunesse, alliance@ymamj.org ou 514-597-6809
Pour obtenir plus sur le Fonds des médias du Canada, communiquez avec :
Pierre Campeau, chef des communications
Fonds des médias du Canada, pcampeau@cmf-fmc.ca ou 416-554-2768